Presque personne ne sait comment l’Union européenne est gouvernée !

par Alan Haselhurst, Vice-président de la Chambre des Communes (House of Commons)

Même en Février Paris est une ville merveilleuse à visiter et l’Assemblée Nationale est un cadre unique pour une conférence. C’était un rare privilège de se réunir dans cette Chambre prestigieuse et alors que je ne pense pas que dans nos débats, nous soyons parvenu à recréer l’atmosphère d’une session parlementaire, je suis reparti avec l’idée que, à des moments de haute controverse politique, il y aurait la même tension particulière expérimentée en présidant la Chambre des Communes à Westminster. Nos Parlements doivent sembler très différents. Nos procédures et façons de mener des affaires égale-ment, mais les similarités sous-jacentes qui existent entre nous sont probablement plus significatives que les différences. Deux questions dominent nos débats : le Traité de Lisbonne et la crise financière. Je n’entends pas les commenter en substance. En effet, vu l’impartialité requise par le système parlementaire du Royaume-Uni, il me serait inapproprié de le faire. Mais il me semble que chacune de ces questions illustre les défis auxquels nous sommes confrontés pour convaincre nos électeurs que nous avons les institutions et la capacité de répondre aux problèmes rencontrés dans leur vie quotidienne.

L’Union européenne a, sans aucun doute, apporté de nombreux bénéfices à ses citoyens, pourtant la simplicité institutionnelle n’en fait pas partie. S’il n’y a pas assez de gens qui comprennent comment leurs propres Parlement et Gouvernement fonctionnent, presque personne ne sait comment l’Union européenne est gouvernée. Je me souviens du commentaire du Premier Ministre anglais du XIXe siècle William Gladstone disant qu’il était une des trois seules personnes à comprendre la question du Schleswig-Holstein ; des deux autres, l’une était morte et l’autre était devenu fou. Ma peur est que le manque de compréhension étendu de l’Union européenne fasse baisser le niveau de participation des électeurs aux élections du Parlement européen en juin et puisse même jouer en faveur des partis extrémistes. J’ai été un participant régulier des Conférences de Présidents depuis plus de dix ans. Je me suis parfois demandé jusqu’à quel point elles étaient précieuses. Nous ne sommes pas un organe décisionnaire. Excepté dans certains domaines limités, nous ne pouvons agir au nom de nos Parlements.

D’un autre côté, nous partageons tous des expériences communes. Nous sommes tous des politiques responsables, chacun à sa façon, pour nos électeurs. Nous sommes tous concernés par les affaires du Parlement. En réalité, je crois que la force réelle de ces conférences réside dans les conversations informelles et les échanges avec nos collègues européens. C’est souvent, à ces occasions, que nous découvrons, de même que pour nos Parlements, que les ressemblances de nos expériences de Présidents sont plus significatives que les différences. Ce qui me conduit au point final. Je ne pourrais pas finir sans mentionner l’immense hospitalité de nos hôtes français. Chaque occasion fut mémorable et unique et fournissait en abondance des opportunités de conversation entre confrères qui, comme je l’ai mentionné, sont dans le cœur de ces conférences.