S’attaquer au déficit démocratique

par John O’Donoghue, Président de l’Assemblée nationale (Dail Eireann)

La Conférence des Présidents à Paris est survenue à un moment critique, alors que l’Union européenne fait face à de sérieux défis sur le front politique et institutionnel. Je me réjouis de l’opportunité d’échanger des points de vue avec mes collègues parlementaires, alors que l’Union européenne s’engage dans la gestion de la crise en répondant à la situation mondiale économique et financière actuelle. La structure institutionnelle de l’Union européenne est très liée à sa capacité de se charger de la gestion de crise et le Traité de Lisbonne offre l’occasion de réformer ces institutions pour donner à l’Union européenne les outils pour faire face efficacement aux nombreux défis. Le Gouvernement irlandais a convenu d’établir un nouveau référendum sur le Traité de Lisbonne sur les bases des conclusions du Conseil européen acceptées en décembre dernier. Cet accord inclut la conclusion d’un nombre de garanties légales qui représente une réponse concrètes aux vraies préoccupation suscitées par l’électorat irlandais en juin dernier. Un travail très détaillé doit être effectué dans les mois à venir sur le contenu et les termes exacts des garanties légales. Les États-membres ont également accepté de conserver le droit de chacun de nommer un membre de la Commission si le Traité de Lisbonne entrait en vigueur. Alors que l’issue de référendum ne peut pas être assumée, je me réjouis de la discussion à la Conférence sur la préparation de la mis en œuvre des importantes dispositions du Traité de Lisbonne… si et quand il entre en vigueur.

Comme les Parlements, nous devons nous concentrer sur les dispositions du Traité qui rehaussent notre rôle dans le processus législatif de l’Union Européenne. C’est d’une importance vitale dans le contexte évident que nos citoyens se sentent de plus en plus déconnectés de l’Union européenne et de ses institutions. Les Parlements nationaux doivent assumer leur responsabilité en s’attaquant au « déficit démocratique » à l’intérieur de l’Union européenne et ainsi remplir l’objectif clé de la Déclaration de Laeken, puis du Traité de Lisbonne, en rendant l’Union plus proche des citoyens et en la rendant plus démocratique. L’Union européenne doit faire face au défi de la réforme institutionnelle. Nous devons également faire face aux défis de la crise économique actuelle comme une Union. Il est important que l’UE montre la direction à ce moment difficile et développe des politiques qui bénéficient à nos citoyens.  Dans ce respect, le plan de redressement économique européen doit être bien accueilli, de même que le signe que l’Union européenne jouera un rôle de premier plan au prochain sommet du G20.

L’Union européenne, avec nos partenaires nationaux, doit travailler dur pour rétablir la confiance publique envers le système de régulation internationale financière et pour garantir que le crédit est bien rendu disponible à l’économie réelle. On doit aussi résister à toute tentation de recours aux politiques protectionnistes. Le Marché européen a apporté d’énormes bénéfices à nos économies, créant des millions d’emplois et ses principes doivent être respectés. Le principe clé de tout ce travail doit être la solidarité. Seulement, en travaillant ensemble, en restant proches de nos valeurs et objectifs partagés, l’Union européenne et ses États-membres émergeront plus fort des difficultés économiques actuelles qui nous affectent tous. C’est la solidarité entre les peuples européens qui a inspiré la construction de l’Union sur les ruines de deux guerres mondiales, qui a déchiré le rideau de fer et réunifié le Continent européen après des décennies de domination totalitaire. Nous surmonterons les difficultés seulement si nous continuons de privilégier la vision fondamentale de l’Unité européenne, maintenant une véritable solidarité entre les Nations et notre population.