Grèce – Les citoyens européens nous observent et nous jugent…

par Dimitrios Sioufas, Président du Parlement hellénique (Vouli Ton Ellinon)

L’Union européenne est actuellement confrontée à de nombreux défis qui exigent plus que jamais la création d’une Europe à la fois compétitive et sociale, dotée de vision et de valeurs. Nos Parlements sont appelés à jouer un rôle nouveau dans le cadre du nouveau Traité de Lisbonne, un rôle qui renforce la légitimité démocratique de l’Union et qui rehausse encore davantage le régime parlementaire.
À l’initiative du Président de la Commission européenne José Manuel Barroso, les Parlements nationaux reçoivent directement désormais les propositions législatives de la Commission européenne. Cela nous a donné la possibilité de tester dans la pratique, par le biais de nos dispositifs institutionnels, la mise en œuvre des Protocoles du Traité.
Depuis 2006, nous réalisons des contrôles conjoints pour vérifier le respect du principe de subsidiarité et du principe de proportionnalité. La Commission du Parlement hellénique, chargée des Affaires européennes choisit depuis deux ans (au début de chaque année) dans le Programme Législatif et le Programme des Travaux de la Commission européenne certaines propositions législatives afin de mettre en œuvre le processus qui concerne la vérification de la compatibilité avec les principes de subsidiarité et de proportionnalité. Les propositions retenues sont ensuite envoyées à la Présidence, ainsi qu’au Secrétariat de la Conférence des Organes Spécialisés dans les Affaires Communautaires (COSAC).

La création d’une plateforme électronique permettant l’échange d’informations entre Parlements nationaux (le site Web IPES) constitue un grand pas en avant.
Elle permet de suivre en continu le processus de mise en œuvre et permet l’échange d’informations et d’expériences.
Il est évident que l’utilisation de ce nouveau processus permettra aux Parlements nationaux, en tant qu’espaces politiques fondamentaux, d’influencer toutes les étapes du processus législatif communautaire. Je suis convaincu que le moment est enfin venu où nous pourrons agir dans un cadre réglementaire intégré et que nous pourrons pleinement exercer nos devoirs et nos droits.
Les défis de l’époque actuelle sont immenses. Ils exigent une Europe plus forte et plus présente dans un univers mondialisé et hautement compétitif. Par ailleurs, nos Parlements nationaux peuvent jouer un rôle important sur des questions internationales, telles que la protection de l’environnement contre les menaces écologiques.

La diplomatie parlementaire est en mesure d’engranger des résultats importants. Elle constitue un complément de la politique extérieure. C’est ce qui avait motivé ma proposition, des les premiers jours de la crise sur la bande de Gaza, lorsque j’avais suggéré une réunion entre les Présidents des Parlements des États Membres de l’Union européenne et ceux de nos partenaires méditerranéens dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire Euro-méditerranéenne.
Je voudrais aussi saisir l’occasion pour aborder la question de la crise économique aux multiples facettes, une crise sans précédent qui touche l’ensemble de la communauté internationale et tous les États de l’Union. Il s’agit de la crise internationale la plus grave, car c’est la première crise universelle. Une crise universelle exige des solutions à l’échelle mondiale. C’est pourquoi l’Union européenne a le devoir et la possibilité de jouer un rôle de chef de file. Au cours des derniers mois, elle a montré quelle était capable de jouer ce rôle. A partir de maintenant, elle doit en apporter la confirmation. Pour faire face à la crise, nous avons besoin de concertation, d’actions communes, de politiques communes. Et nous devons aussi agir plus vite.
Les citoyens européens nous observent et nous jugent.
Les Parlements nationaux, tout autant que le Parlement européen, sont, à l’heure actuelle, investis d’une lourde responsabilité.
Enfin, je dois féliciter Messieurs les Présidents Bernard Accoyer et Gérard Larcher de la qualité d’organisation de cette Conférence mais aussi de l’accueil qu’ils ont réservé aux délégations parlementaires