Danemark – Solidarité et coopération

par Thor Pedersen, Président de l’Assemblée du Peuple (Folketinget)

La Conférence – très réussie – des Présidents des Parlements de l’UE, qui s’est tenue à Paris était placée sous le signe de la solidarité et de la coopération.
Parmi les questions les plus importantes qui ont été abordées figurait la préparation d’une possible entrée en vigueur des dispositions du Traité de Lisbonne. Il est essentiel que chaque Parlement soit prêt à faire face à cette éventualité afin que nous puissions dès le début exploiter les moyens offerts par ce texte. Mais il est tout aussi important que nous mettions en place les instruments de coopération entre les Parlements nationaux afin que ceux d’entre eux qui relèvent des problèmes de respect de la subsidiarité puissent échanger des informations a ce sujet et notamment s’interroger pour savoir dans quelle mesure il serait approprié d’adresser une lettre commune en ce sens à la Commission.

Naturellement, cet échange d’informations doit avoir lieu aussi rapidement que possible et, dans tous les cas, avant l’expiration du délai de huit semaines imparti.
Je pense – comme cela a été souligné lors de la Conférence – qu’il est essentiel que nous prenions pour modèle les méthodes de travail du Conseil des Ministres. Mon expérience du Conseil des Ministres des Finances montre qu’il est utile de faire preuve de compréhension pour tenir compte des difficultés rencontrées par les autres pays et non pas se contenter du verdict du vote pour obtenir des résultats rapides. Le Conseil applique une bonne pratique, qui consiste à poursuivre les discussions et à se soutenir mutuellement la ou c’est possible. Cela donne de bons résultats.

De la même manière, les Parlements devraient faire preuve de solidarité mutuelle et soutenir les Parlements qui relèvent des problèmes dans telle ou telle proposition, et ce, même s’ils n’ont pas les mêmes réserves à son sujet. La coopération interparlementaire présuppose la solidarité interparlementaire. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons avoir de l’influence.
Un autre thème important de la conférence était la contribution des Parlements à la gestion de la crise économique et financière. C’est là un point essentiel de l’agenda de l’Union européenne et il faut faire le maximum pour trouver des solutions susceptibles d’instaurer la relance économique.

Les Parlements peuvent y contribuer, comme ils ont contribué à la résolution d’autres crises, tant régionales qu’internationales.
C’est pourquoi il est essentiel que la Conférence réaffirme à quel point il est important de se garder du protectionnisme, qui ne peut qu’aggraver la crise. Au contrai-re, ce dont nous avons besoin, c’est de solidarité et de coordination entre les pays membres de l’UE afin de créer un consensus sur une initiative commune exprimant notre solidarité avec le reste du monde.
La crise ne prendra fin que lorsque les populations auront compris que nous avons touché le fond. Alors, la tendance négative laissera place à la croissance et au redressement des prix. Il est de notre devoir politique de rétablir cette confiance dans la population. C’est par la coordination et la solidarité que nous arriverons à réinstaurer la confiance, la stabilité et la santé des marchés.
En dernier lieu, je tiens à saluer le très intéressant rapport du Parlement hongrois sur la pratique des Parlements concernant la Présidence de l’UE. Les Parlements nationaux ont un rôle important à jouer lorsque leurs pays président l’UE. Ce rapport contribuera à renforcer cet aspect significatif de notre coopération.
Je remercie la Présidence française pour le succès avec lequel elle a réalisé cette
Conférence. Grâce à une bonne préparation et à un travail diplomatique bien mené, elle a obtenu un résultat qui jette les bases des nécessaires réformes qui reposeront sur la coopération et la solidarité entre les pays au bénéfice des citoyens.
Les réformes ont le meilleur impact quand elles sont perçues comme des évidences.