Chypre – L’avenir de l’Europe en 2030

par Marios Garoyian, Président de la Chambre des Représentants (Vouli Antiprosopon)

Alors que les défis des temps modernes nous envahissent d’une manière complexe et interdépendante, j envisagerais que le futur augure d’une Europe unifiée, prête à défendre des valeurs traditionnelles et des buts acquis dans notre histoire et basés sur nos fondations communes. Il n’y a aucun sens à sous-estimer la difficulté des temps à venir. La crise économique internationale n’est pas seulement venue frapper à nos portes, nous sommes déjà confrontés à la crise elle-même.
Les conflits dans notre voisinage immédiat et plus lointain, ne doivent pas être sous-estimés non plus, si on considère leur influence déstabilisante.
D’habitude, les États membres de l’Union européenne réagissent au mieux aux défis quotidiens en utilisant des moyens courants afin de les résoudre.
La norme européenne n’a jamais été et ne pourra jamais être l’individualisme.
Au contraire, nos accomplissements dans le temps ont été le corollaire de nos actions communes.

Je crois profondément en notre capacité à surmonter les crises et à répondre aux attentes et aspirations de nos citoyens. Notre Histoire commune des 50 dernières années en est exactement la preuve. Nos buts, si variés soient-ils, sont centrés sur les citoyens, colonne vertébrale de la construction européenne. Ce dont nous avons besoin et ce dont le monde a besoin, c’est d’une Union européenne forte, prônant la paix, le développement, le respect des droits de l’Homme; une Union capable de traiter des problèmes comme l’immigration illégale, le terrorisme, le crime et tant d’autres questions qui tourmentent nos sociétés. Nous avons besoin d’une Europe qui soit un acteur clé de la scène politique internationale.
A cette fin, il est impératif de développer une politique étrangère et de sécurité solide qui nous permettra de contribuer à la résolution de conflits, et de préférence a leur prévention, et ainsi d établir et de préserver la paix comme la sécurité internationale. Le prolongement d’un dialogue structuré avec nos voisins et l’élargissement de l’espace européen de paix, de stabilité et de démocratie en un plus vaste espace européen peut être une partie de solution des autres problèmes relatifs au changement de climat et a l’énergie suffisante.

Pour atteindre nos buts, nous avons besoin de conclure les réformes institutionnelles en cours, afin d’apporter des fondations solides qui nous permettront d’agir de façon plus efficace. Le Traité de Lisbonne peut constituer un moyen de réponse constructif aux défis du présent et du futur, pour faire face efficacement aux difficultés politiques et institutionnelles, qui vont peut-être limiter l’action de l’Union.
Les Parlements nationaux ne sont, en aucune façon, désintéressés ou non, impliqués dans ce futur. En dépit de la perte de régions où ils légiféraient, le Traité de Lisbonne offre aux Parlements nationaux un rôle accru à d’autres niveaux. La structure institutionnelle révisée de l’Union, telle qu’elle est fixée par le nouveau Traité, permet un investissement plus actif des Parlements nationaux dans les affaires européennes.
A travers les dispositions des protocoles sur le rôle des Parlements nationaux et le principe de subsidiarité, ils peuvent avoir un rôle substantiel dans le processus de prise de décision au niveau européen, dépendant toujours des arrangements ou restrictions effectués dans chaque Parlement national. Ce rôle accru des Parlements nationaux peut contribuer au renforcement de la légitimité de l’Union européenne, et dans le même temps, à la réduction du « déficit démocratique » de l’Union européenne. Ma conviction est que, à travers le renforcement de leurs compétences, le Parlement européen et les Parlements nationaux peuvent ensemble contribuer à l’établissement d’une « Union encore plus solidaire ».

Chypre, comme l’un des plus récents membres de l’Union européenne, avec un système de Gouvernement présidentiel, a beaucoup à gagner des perspectives de développement du rôle de l’Assemblée au sein de la construction et des réalités européennes. De plus, avec ses problèmes politiques non résolus, Chypre peut seulement espérer qu’une « Union encore plus solidaire » offre davantage de sécurité et de stabilité comme antidote aux autres facteurs qui menacent la paix sur son territoire.